Salut Baptiste,
De belles images, ça fait plaisir

Ceci dit, je me permets juste un petit désaccord avec ta définition de la "photo de rue", si tu me le permets.
Sur ton blog, tu écris en gras :
«La photographie de rue se pratique dans la rue, ou plus largement dans n’importe quel endroit public.»Sur ce point, je dirais plutôt le contraire :
«la photographie de rue NE se pratique PAS QUE dans la rue». Si la pratique est effectivement née dans la rue (parce que les quelques photographes humanistes à l'époque étaient essentiellement citadins, comme HCB ou Doisneau), elle s'est largement généralisée depuis. C'est pour cela qu'en anglais, on parle aussi de
"candid photography" : en français, on pourrait le traduire comme "photographie sociale" (ce qui évite de sectariser à tort le terme "de rue", que j'évite justement d'utiliser). Comme tu le dis sur ton blog, c'est l'humain (sous sa forme directe ou indirecte) qui prime. Mais pas forcément besoin de se trouver dans la rue pour en témoigner (le meilleure exemple en tête pour illustrer ce que je veux dire seraient les photos de Martin Parr). Même les chiens de Willy Ronis ou de Daido Moriyama en sont aussi un exemple, car n'est-ce pas le meilleur ami de l'homme au final ? Bref, on peut aller bien plus loin qu'une rue pour être humaniste.
Il y a quelques temps, j'avais écris une définition (un point de vue personnel) de ce qu'est à mes yeux la photographie de rue :
On pourrait débattre de la "street photography" ("photo de rue" en français) pendant des heures.
Ma façon de voir est simple.
Pour commencer, je trouve le terme "photo de rue" très mal approprié. S'il l'était au début du siècle dernier, aujourd'hui je préfère parler de "photographie sociale" ou encore de "photographie humaniste". Tout simplement parce qu'élément principal n'est justement pas le bitume mais l'humain dans son ensemble : en tant que personne mais aussi ce qui l'entoure par la même occasion, car c'est la présence avant tout qui importe. Une "photo de rue" (pardon, une "photo sociale" ou "humaniste") peut très bien avoir été prise à la campagne ou à la plage (regardez le travail de Martin Parr par exemple). Elle peut tout aussi être une simple trace de l'humain, comme un plat qui n'a pas été terminé dans un restaurant ou la chambre d'un vieux motel (regardez le travail de Stephen Shore ou de William Eggleston).
Je ne sais pas si je m'explique très bien, mais pour faire simple (et ma définition) : la photo de rue est un peu le reflet de notre société, un regard sur le temps qui passe, et le photographe de rue est une sorte de témoin des petits moments de la vie qui nous entoure. Bref, parler de photographie de rue, c'est parler de choses sociales et candides.