L'habitant du pays de la betterave, que je suis également, te remercie de ton analyse.
J'ai eu le plaisir, en amateur ou semi-pro, d'utiliser des boitiers tels que 5D ou M8, et des objectifs tels qu'un 70/200 f/2,8 ou 300 f/4.
J'ai arpenté des terrains d'épreuves sportives avec 2 boitiers grippés + 4 objectifs + toutes les babioles, cartes et batteries.
Je me suis fait plaisir, je me suis amusé, je me suis éclaté.
Je me suis fatigué, je me suis usé, je me suis abimé le dos.
Je n'ai aucun regret car ce furent des moments de convivialité.
J'étais un adepte du mode priorité à la vitesse.
Je suis un adepte du mode priorité à l'ouverture.
Certes, il faut quasiment un objectif par utilisation. Mais, même en format micro4/3 que je croyais + léger, le sac avec 2 boitiers + 4 objectifs est trop, trop encombrant, trop lourd, trop voyant, trop tentant. Et cette débauche de choix me renvoie à l'image d'un golfeur qui choisit son club avant de jouer. Face à mes objectifs, lequel vais-je utiliser pour cet usage précisément?
Je m'étais même dit qu'une belle solution de travail serait de choisir la triplette Sigma Merrill, DP1M en paysage + DP2M en street + DP3M en portrait. 3 outils pour 3 usages, légèreté et spécialisation, malgré les limites connues au Foveon, notamment son incompatibilité à travailler au dessus de 400 ISO. Mais déjà une belle avancée en réduction des poids.
Pourtant, à bien y réfléchir, je me souviens d'une offre Leica, voici bien des années, qui prêtait un M6 avec un Summicron 35 f/2, le temps d'un film au développement également pris en charge. J'avais ainsi fait un 36p N&B, et c'est mon plus beau souvenir, en matière de matériel et de travail et de résultat. Certes, j'ai, depuis lors, fait des photos qui m'ont offert des rires ou des larmes; mais, au delà de ces émotions, je ne peux oublier cet "apprentissage forcé" à tout cadrer avec un 35, et ces tirages N&B qui étaient simplement beaux, parce que construits, aux antipodes du clic à tout va et des fans du mode rafale en épreuves sportives (Je précise que, même dans ces conditions, je posais mes photos, tandis que d'autres mitraillaient pour avoir un beau cliché dans le lot. Ceux qui ont couvert des épreuves équestres me comprendront).
Avec, bien + tard, un duo M8 + 35 f/2, j'ai retrouvé ce même sentiment, avant que le M8 ne révèle ses failles de fiabilité, et me fâche durablement avec Leica en version numérique (même si j'avoue que leur M Monochrom est un fantastique concept... au pris désespérant). Alors, le X100, c'est aussi, pour moi, à la fois une nostalgie et une continuité. A moi de regarder encore et encore ce que nos aïeux faisaient avec leur 35 scotché sur un M, leurs photos d'action, leurs portraits, leurs street photos, et de faire...