J’utilise ce profil linéaire depuis des années. Effectivement il permet de tirer toutes les nuances du RAW pour peu qu’il ait été exposé correctement. L’idée étant de gaver le capteur en exposant à droite tout en évitant de percer les hautes lumières. Sur exposer systématiquement de 1 ⅓ sans mesure correcte de la lumière peut toutefois être dangereux sous certaines conditions de lumière. L’histogramme et les blinkies du boîtier ne servent ici à rien car ils sont basés sur le jpg et la simulation de film employée. De plus, cette photographe (Nath Sakura) expose avec un posemètre externe, seul garant d’une mesure fiable.
Voici comment je procède avec la mesure matricielle :
Je shoote en RAW avec une visualisation Pro Neg Standard, HL -2 et Bl -2
Je pousse ma correction d’exposition au max, effectivement ente +1 et + 1 ⅓ le plus souvent.
À l’importation dans Capture One, la courbe linéaire est automatiquement adoptée en réglage par défaut pour mes boîtiers et je retrouve une exposition correcte.
Pourquoi surexposer le RAW ou plus exactement optimiser l’exposition ?
Parce que la mesure d’exposition de tous les boîtiers et très prudente et part du principe qu’on opère en jpg. Ce qui produit une sous exposition massive et des ombres bouchées.
Vous allez me dire qu’on peut toujours remonter l’exposition en post. Oui, mais non. Je cite l’excellent livre Les secrets de la photo de studio de Olivier Chauvignat. :
Ne pas optimiser a les mêmes conséquences que de sous-exposer : la qualité des couleurs, notamment celles utilisées dans la restitution de la peau humaine est affectée. Si l’on tente d’éclaircir une photo sous-exposée, la peau pourra prendre une tonalité rose fluo, rouge brique ou marron terracota, car les subtiles nuances nécessaires pour restituer correctement la peau n’existent pas (il n’y a pas assez de nuances contiguës), et le logiciel sera incapable de les reconstituer.
Sous-exposer altère ou détruit les couleurs, même sur les systèmes récents, même avec les capteurs ISO-invariants.
Je le concède, avec une mesure matricielle en lumière réfléchie il n’est pas toujours aisé de trouver la limite à ne pas dépasser. Ça demande un peu de pratique et une bonne connaissance de ses boîtiers.
Est-il utile de préciser que l’optimisation permet aussi de réduire le bruit dans les ombres aux plus hautes valeurs ISO ?