Pour revenir au point de départ (l'agression subie), né à Paris et y vivant presque sans discontinuer depuis bientôt 70 ans (sauf quelques mois en Allemagne et en Angleterre), je n'ai jamais été agressé sauf justement en Allemagne par un nostalgique du nazisme qui voulait cogner sur tous ceux qui n'étaient pas de purs aryens... mais ça doit se trouver un peu partout ce type d'individu

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Je fais de la photo dans les rues de Paris, souvent la nuit et dans des quartiers réputés peu accueillants et je n'ai jamais eu de problème. Certes, je reste discret mais je ne me cache pas pour autant et, en plus, je travaille le plus souvent au 23mm, au 27mm et au 35mm (pas vraiment à distance donc). Je dois faire partie des veinards.
Quant à la "beauté" de Paris (ou de toute autre ville d'ailleurs), elle est moins dans les bâtiments que dans le regard que l'on porte sur ces villes. J'ai vécu quelques mois dans une des villes les plus laides d'Europe, Glasgow, à la fin des années soixante alors que la crise économique sévissait déjà (les quartiers de Glasgow photographiés à la même époque par Depardon), et c'est une des villes dont je garde les meilleurs souvenirs.
Pour revenir à Paris, c'est une ville épuisante (pas parce que les gens sont masos mais parce qu'ils n'ont pas le choix de vivre ou travailler ailleurs), chère, surpeuplée (21000 habitants/km2) et bien d'autres choses encore mais tout ça, c'est d'abord une question d'aménagement du territoire. Je n'ai aucune nostalgie des Halles Baltard et de leurs rats gros comme des chats, ni des entrepôts de Bercy ou de la "zone" comme on appelait les terrains vagues après la disparition des fortifs, ni bien sûr du bidonville où je suis né dans la banlieue sud (même si je regrette de ne pas avoir davantage photographié tous ces lieux avant qu'ils ne disparaissent). Ceux qui regrettent ces temps bénis d'avant n'ont généralement pas connu la misère, la crasse, la dureté, la violence de "temps d'avant" complètement mythifiés qui n'ont pas grand chose à voir avec la réalité.
Je suis désolé que tu aies été agressé, que ton matériel ait été vandalisé, mais dis-toi bien que cela aurait pu se produire un peu partout (malheureusement).